Fabrique Rezéenne
L’idée de généraliser la limitation de la vitesse à 30 km/h sur l’ensemble de la commune (à l’exception de quelques axes qui doivent rester….exceptionnels) est une action phare de la Fabrique rezéenne. En dehors des comportements délinquants, un-e automobiliste sincère et respectueux a de quoi se tromper sur la vitesse autorisée, tant celle-ci change sans arrêt en fonction de l’itinéraire emprunté. La généralisation a pour avantage de rendre plus lisible la limite autorisée, dès l’entrée dans la ville jusqu’à sa sortie.
Rappelons rapidement quelques intérêts directs de cette vitesse limite :
statistiquement, cette faible vitesse permet d’être quasiment sûr qu’un choc n’a pas de conséquence irréversible sur la victime (handicap ou décès), les nuisances sonores sont amoindries, la qualité de vie des usagers et riverains est donc améliorée, cette faible vitesse incite d’autant plus les reports modaux : d’une part parce que si la durée d’un trajet en voiture est le même qu’en vélo ou en transport en commun, on se pose moins de question pour changer de comportement, d’autre part parce que le plus grand sentiment de sécurité aide des citoyens à enfourcher le vélo en levant le frein de leur peur.
D’autres intérêts plus indirects découlent de cette généralisation :
si la part modale vers la marche ou le vélo augmente, elle aura une incidence directe sur la consommation de carburant (lutte contre le réchauffement climatique), évidemment sur la pollution, et donc sur une amélioration de la santé publique (particules fines en particulier). on peut aussi légitimement penser qu’un certain nombre de familles se sépareront de leur deuxième voiture, avec une incidence positive sur la question du stationnement. Enfin, et ce n’est pas le moindre, la « vision » de la Ville change totalement et les aménagements qui en découlent sont structurants pour bâtir une ville où il fait bon vivre. Les zones der rencontres dans les quartiers touristiques en sont des illustrations parfaites. Les rapports humains générés par les circulations douces sont plus fluides et fréquents : il est très facile de s’échanger quelques mots, qu’on soit à pied ou en vélo. Le type de déplacements modifie en profondeur la relation entre les habitants.
Dernièrement, le Maire a évoqué une vitesse à 40 km/h lors d’une conférence de presse, sans d’ailleurs que les élu-es de la majorité n’aient été consultés, prétextant que 30 km/h c’était quand même difficile à tenir. Passons sur l’argument selon lequel il ne faudrait pas trop toucher aux habitudes. Cette proposition n’a surtout pas de sens car elle sera déconnectée de la réglementation. Dans le Code de la Route, les zones 30 km/h sont clairement définies. Elles permettent, de façon réglementaire, de généraliser les priorités à droite et les contre-sens cyclables (qui là encore suppriment les détours en vélo et incitent donc à l’utiliser). Si la vitesse appliquée sort de ce champ prévu, il n’est plus possible d’appliquer les dispositions connexes. Pour toutes ces raisons, les élus écologistes soutiennent avec force le projet de ville à 30 km/h.
Anecdote : cette proposition a été émise par un élu écologiste, un peu sous forme de boutade, lors d’une réunion banale avec le Pôle de Nantes Métropole.
Reprise « à chaud » par le Maire, elle a ensuite été partagée et travaillée avec évidemment en ligne de mire l’exemple de Grenoble, pour finalement être évoquée dans les 30 mesures de la Fabrique rezéenne. Portée par Rezé, elle est pour l’instant tempérée par la Direction centrale de Nantes Métropole, qui veut vérifier son niveau de viabilité, et craint des effets pervers à l’échelle de la métropole entière. Par contre, le Pôle qui est chargé de sa mise en œuvre technique a déjà évalué le calendrier de mise en œuvre possible, les impacts sur la signalétique et les aménagements, ainsi que les impacts financiers. D’un point de vue réglementaires, la décision est du seul ressort du Maire qui peut prendre les arrêtés nécessaires. Notons enfin, qu’au départ il était prévu que Rezé soit pionnière dans l’ouest sur le sujet.
Aujourd’hui, il est seulement inscrit de favoriser la concertation et la sensibilisation des habitants….Bonjour la marche arrière !